Vendredi, 11h-17h
De loin et vu du ciel, ce sont des ombres mouvantes sur la rue Chânzdah Azar. Quand on s’approche, c’est une parade de jeunes filles et de femmes en tchador. Plus près encore, on peut lire les slogans sur les pancartes : « Le hedjâb est la parure de la femme ». Lorsque la parade arrive près de l’entrée latérale de l’Université, lieu de la grande prière du vendredi à Téhéran, les jeunes filles rendent les pancartes et les banderoles à des adultes. Les bus qui les ont amenées en groupe les attendent plus loin. Les jeunes filles rigolent en nous voyant les regarder. Elles tiennent avec négligence leur banderole, ce qui gêne la lecture. Deux d’entre elles agitent la leur en rythme avec excitation comme des supporters de foot, et elles rient. Elles ont un sac à main ou un sac en bandoulière (parfois rose, parfois non), au pied des Adidas fines et colorées et sous le tchador, qui s’ouvre au gré du vent, des tenues plus ou moins élégantes.
C’était vendredi à 11h en plein centre de Téhéran.
Dans le café Godot, ses mains couvertes de mitaine en laine noire nouent des fils de couleurs dont les extrémités sont attachées par une épingle à nourrice à la nappe. L’objet qu’il réalise se situe entre le bracelet brésilien et le napperon en crochet. Il a les cheveux bouclés assez courts, une barbe noire (15 jours – 3 semaines) et une nez grec. Au pied des sortes de Converse marron (vraisemblablement une imitation chinoise, comme celle que nous achetons en France). Un jean assez commun. Un pull de coton blanc cassé avec de fines rayures bleues (au niveau du col le tissu a été usé par des lavages nombreux), il en a remonté les manches. Autour du cou une sorte d’écharpe en laine rustique. Il est assis à une petite table avec quatre amis. Pendant qu’il écoute la conversation, ses mains travaillent avec rapidité. La café est chaleureux : au mur des photos de Beckett et de ses pièces de théâtre, sur les tables des nappes rouge, verte et jaune, du bois un peu partout et dans l’air du jazz ou Mohsen Namjou, un chanteur à moitié interdit.
C’était vendredi 17h en plein centre de Téhéran.
C’était vendredi à 11h en plein centre de Téhéran.
Dans le café Godot, ses mains couvertes de mitaine en laine noire nouent des fils de couleurs dont les extrémités sont attachées par une épingle à nourrice à la nappe. L’objet qu’il réalise se situe entre le bracelet brésilien et le napperon en crochet. Il a les cheveux bouclés assez courts, une barbe noire (15 jours – 3 semaines) et une nez grec. Au pied des sortes de Converse marron (vraisemblablement une imitation chinoise, comme celle que nous achetons en France). Un jean assez commun. Un pull de coton blanc cassé avec de fines rayures bleues (au niveau du col le tissu a été usé par des lavages nombreux), il en a remonté les manches. Autour du cou une sorte d’écharpe en laine rustique. Il est assis à une petite table avec quatre amis. Pendant qu’il écoute la conversation, ses mains travaillent avec rapidité. La café est chaleureux : au mur des photos de Beckett et de ses pièces de théâtre, sur les tables des nappes rouge, verte et jaune, du bois un peu partout et dans l’air du jazz ou Mohsen Namjou, un chanteur à moitié interdit.
C’était vendredi 17h en plein centre de Téhéran.