La mélancolie collective

Publié le par Silouane

J’aime me laisser gagner par la mélancolie qui habite les taxis collectifs. On s’y assoit à côté d’individus que l’on ne connaît pas et l’on se serre contre eux sans pouvoir regarder leur visage. On est heureux de profiter ainsi de leur chaleur. Il y a la voix qui, de l’autoradio, chante certainement un amour perdu. Il y a l’odeur de l’essence. Et je vois au dehors l’obscurité de Téhéran, les boucles des échangeurs, les phares des voitures, les marchands ambulants qui agitent des bouquets de fleurs au milieu des embouteillages. Pendant 30 ou 40 minutes je n'ai rien d'autre à faire que rêver, et je voudrais que cela dure encore.

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